Tagmata

La culture, c'est comme la confiture... Avec de vrais morceaux d'autodérision dedans, c'est encore meilleur.

jeudi, juin 23, 2005

Entends mes paroles ô incrédule

Coyote de neiges semble douter de mes dires. Voici le preuve que ses craintes sont infondées.

1870 ans après la naissance du Sauveur, une armée prussienne vint menacer la bonne ville de Lyon. La Mère du Christ, entendant les suppliques des Lyonnais, vint leur porter secours. Elle apparut aux yeux des mortels sur la colline de Fourvière, vêtue de bleu, nimbée d'une mandorle éblouissante. Elle leva le bras en un geste impérieux, et les cieux se séparèrent alors. Mais les Lyonnais n'avaient aucunes craintes, car leurs coeurs était justes et leur cause bonne.

Du gouffre céleste surgit une multitude de cavaliers. Chacun montaient un magnifique destrier, blanc comme l'écume, puissant comme mille tempêtes mais docile comme un salaryman nippon, et volant dans le ciel par Sa volonté. Retentit alors une trompette. C'était Josué qui, avec l'instrument gardé en souvenir de Jéricho, sonnait la charge. L'ost divin fondit sur les Teutons.

Saint Arthur de Bretagne fut le premier à porter un coup. Il tua tant et tant de Prussiens que ce fut merveille. Saint Michel, qui volait par ses propres ailes, effectuait des passages en rase-mottes. Il risqua plus d'une fois de s'empaler sur les casques à poite de l'ennemi, mais ne s'employa pas moins à les occire avec sa lance. Sainte Jeanne d'Arc errait sur le champ de bataille, un peu perdue de ne point trouver d'Anglois à bouter. Saint Galaad le Preux tenait en sa main le Saint Graal. Les saints navrés et contusionnés pouvaient y boire. Revigorés par le sang du Christ, il repartaient à la bataille. Saint Martin pestait contre sa cape trop courte. Il se jurait qu'il allait en toucher un mot au Grand Patron une fois de retour là-haut. Seul saint George ne participait pas à l'affrontement. Il boudait dans son coin, estimant qu'un saint de son standing ne devait pas s'abaisser à trucider moins qu'un dragon.

Les Prussiens furent défaits et un grand nombre tué. Les survivants rentrèrent chez eux, et témoignèrent de la protection divine dont bénéficiait Lyon. Depuis ce jour, les clubs de football allemands qui viennent jouer à Lyon prennent régulièrement des roustes.

Evangile selon saint tagmata, XXVII, 12

PS : Tiens ? C'est quoi ces flammes sous mes pieds ? Et c'est qui ce type rougeaud et cornu qui me fixe avec un air moqueur ?

2 Comments:

  • At 28 juin, 2005 04:39, Blogger coyote des neiges said…

    «Il tua tant et tant de Prussiens que ce fut merveille.» C'est à partir de là que j'ai eu comme un léger doute sur la référence historique que tu semblais citer...

     
  • At 28 juin, 2005 11:22, Blogger Tagmata said…

    C'est pour rire bien sûr. Je n'ai aucune animosité envers nos voisins d'Outre-Rhin.

    Quant à l'expression elle-même, c'est issue des écrits de Chrétien de Troyes sur la légende arthurienne.

     

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